Comment l’impression 3D vole au secours du logement social à Nantes ?

Pour régler la crise du logement qui touche toutes les grandes villes de France et force les plus démunis à s’éloigner de plus en plus des centres-villes, favorisant ainsi les longs trajets en voiture ou la saturation des transports en commun, la ville de Nantes a expérimenté la création de logements sociaux imprimés en 3D avec le projet Yhnova.

Le projet Yhnova, une première en France

En France, comme partout ailleurs dans le monde, l’impression d’objets en 3D commence petit à petit à s’imposer dans de nombreux champs d’applications divers. Le monde du design et de la décoration s’en est évidemment immédiatement saisi pour fabriquer facilement des objets d’un seul bloc, et la médecine a rapidement vu là une occasion unique de produire des instruments et des prothèses d’une qualité inégalée.

Aujourd’hui, c’est au tour de l’immobilier de saisir l’opportunité qui lui est offerte par l’impression 3D. Plusieurs constructeurs développent depuis quelques années des machines inédites permettant d’imprimer des maisons entières. Il y a eu, en 2014, l’exemple en Chine d’une machine ayant imprimé 10 maisons en 24 heures.

Cette maison nantaise, qui sera le premier logement social imprimé en 3D de France, a été construite dans le cadre du projet Yhnova, inspiré par le projet américain New Story qui fabriqua plusieurs maisons à travers les États-Unis pour offrir à des familles défavorisées un logement confortable à moindres frais.

Des logements sociaux de qualité à moindre coût

Sans aucun doute possible, l’immense avantage de l’impression 3D pour le secteur de l’immobilier ne repose pas tant dans l’opportunité technique que dans l’économie que cela représente sur les coûts de construction.

Premièrement, la construction de ces logements est beaucoup plus rapide qu’une construction classique. Nous parlions plus haut de l’exploit chinois de construire 10 maisons en 24 heures et si le projet Yhnova ne peut pas se vanter d’une telle rapidité, il aura quand même permis de construire une maison habitable de 95 mètres carrés en quelques mois seulement (entre l’idée de la construction et la fin de celle-ci, il ne s’est passé que 11 mois).

Deuxièmement, l’impression 3D permet d’économiser énormément sur le coût de la main-d’œuvre. Effectivement, une maison imprimée en 3D est presque intégralement conçue sur ordinateur, puis fabriquée automatiquement par des robots créés dans ce but précis.

L’Université de Nantes et son robot innovant, BatiPrint3D

Le projet Yhnova est le fruit de la collaboration entre plusieurs acteurs du BTP et l’Université de Nantes. Ils ont travaillé main dans la main pour réussir à développer cette maison de type T5 (4 chambres, 2 salles d’eau et un salon avec cuisine intégrée) pour un coût et une durée 30% inférieurs à la moyenne.

L’Université de Nantes n’a pas ménagé sa peine et a même développé un tout nouveau procédé d’impression 3D, BatiPrint3D, qui fait appel à un bras robotique capable de fabriquer des structures complexes grâce à un procédé de construction couche par couche (deux couches de mousse de polyuréthane et une de béton).

L’Université de Nantes est particulièrement fière de son innovation et de son procédé BatiPrint3D et elle a des raisons de l’être : ce procédé est une première mondiale et une innovation qui a fait parler d’elle à travers le monde entier. BatiPrint3D a donc su s’imposer comme la solution d’avenir pour l’impression 3D de logements même sur des terrains ou dans des conditions difficiles.

Des logements écologiques

Un autre avantage de ces logements récents et imprimés en 3D, c’est qu’ils bénéficient de toutes les innovations technologiques en matière d’écologie et d’économies d’énergie. C’est évidemment le cas du premier logement fabriqué par le projet Yhnova.

Tous les matériaux utilisés le sont de façon à favoriser le plus possible les économies d’énergie. Les deux couches de mousses qui entourent la couche de béton correspondent à un procédé de construction novateur mais éprouvé et connu pour obtenir une isolation de l’habitation sans pont thermique.

Enfin, l’habitation sera équipée des dernières technologies en matière d’analyse de l’environnement, de l’air, de l’humidité et de la température pour offrir aux habitants le confort maximal tout en réduisant le plus possible leur consommation d’énergie.

Une démarche cohérente avec la notion de logement social et une initiative qui doit permettre aux plus démunis de réduire les coûts de leur logement, que ce soit au niveau du loyer ou au niveau de la facture d’électricité.

L’avenir sera imprimé en 3D

Si cela avait été annoncé il y a déjà 3 ou 4 ans, l’impression 3D se pose effectivement de plus en plus comme la solution d’avenir de la construction immobilière. Même si elle n’exclut pas totalement l’intervention de l’homme, comme dans d’autres secteurs, elle automatise et accélère de nombreuses étapes difficiles et parfois dangereuses de construction.

Avec le projet Yhnova, l’Université de Nantes et les acteurs du BTP, qui ont accompagné et co-financé le projet, ont apporté une pierre majeure à l’évolution de la construction et gageons que BatiPrint3D n’a pas fini de faire parler de lui.

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